Parlons du cancer du sein

L’histoire de Brenda : L’IRM a aidé à détecter mon cancer du sein et à me sauver la vie

Bonjour, je m’appelle Brenda Sweeney. J’ai 51 ans et je suis fière d’être la maman de 4 enfants âgés de 16 à 32 ans. J’ai un travail que j’adore : assistante en éducation auprès d’élèves ayant des besoins en santé mentale dans le cadre du programme de traitement de jour d’une école primaire affiliée au Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario.

J’ai consulté pour la première fois un médecin au sujet d’un changement observé dans mon sein gauche janvier 2008. À cette époque, la texture de mon sein gauche était différente de celle de mon sein droit. Mon médecin et moi-même avons déterminé que c’était probablement parce que j’étais toujours en lactation huit mois après le sevrage de mon dernier fils. J’avais 37 ans et n’avais donc jamais passé de test de dépistage du cancer du sein. Le deuil de ma mère, que je venais de perdre subitement, s’ajoutait alors au stress d’une vie de famille avec deux adolescents, un enfant d’âge préscolaire et un tout-petit.

La fin de semaine du 2 août 2008, pendant une fête familiale, mon sein est devenu hypertrophié et extrêmement douloureux. Au retour de la fête familiale le 4 août, je me suis rendue aux urgences pour me faire examiner. Le personnel m’a recommandé de prendre des antibiotiques, au cas où il s’agirait d’une infection, et m’a orientée vers le Centre de santé du sein de L’Hôpital d’Ottawa. Mon rendez-vous a été fixé pour le lendemain.

Lors de ce rendez-vous, j’ai passé une mammographie et une échographie. Selon ces tests, mon sein était encore enflammé, et il était tellement dense qu’il ressemblait à un rouleau de pellicule plastique alimentaire. Le personnel m’a demandé si les antibiotiques avaient eu un effet quelconque, ce à quoi j’ai répondu oui, mais léger. Son hypothèse était qu’il s’agissait d’un carcinome inflammatoire du sein ou d’une mastite inflammatoire.

Au cours des semaines qui ont suivi, j’ai passé plusieurs mammographies et échographies du sein et des ganglions lymphatiques. Aucun résultat de test n’était toutefois concluant quant à la cause du problème. Le 27 août 2008, on a finalement décidé de me faire subir un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) du sein.

Quand le jour de l’examen d’IRM est finalement arrivé, j’étais frustrée et découragée en plus d’avoir peur. Le volume et la texture de mon sein étaient encore anormaux. Le technologue a tout fait pour m’aider à me détendre. On m’a expliqué le pourquoi et le comment de l’administration du produit de contraste, alors qu’on me posait le cathéter intraveineux. Nous sommes ensuite passés à la salle d’examen, où j’allais être installée dans l’appareil d’IRM. J’ai trouvé la position très inconfortable. Il faut s’allonger sur le ventre avec un simple coussinet pour soutenir le front. Mes seins étaient enserrés dans les ouvertures, et mes bras étaient au-dessus de ma tête. La pièce était froide, mais le personnel m’a recouverte d’une couverture supplémentaire. Ils m’ont aussi fourni un filet à cheveux pour éloigner ceux-ci de mon visage et un casque d’écoute pour atténuer le son émis par l’appareil.

L’examen d’IRM m’a paru très long. Passer environ 40 minutes sans bouger dans cette position a été difficile. J’essayais de ne pas penser à la raison pour laquelle j’étais là et de faire coïncider le rythme oscillatoire du son émis par l’appareil avec celui de la musique, mais sans succès. Les technologues ont été formidables, me demandant régulièrement comment j’allais et m’informant du début du prochain test et lors de l’administration du produit de contraste. Quand je suis sortie de l’appareil une fois l’examen terminé, mon front était engourdi. Rester couchée sur le ventre aussi longtemps m’a fait sentir comme si j’allais perdre l’équilibre; il m’a fallu quelques minutes avant de pouvoir me lever. Les technologues ont fait preuve de patience à mon égard et m’ont accordé tout le temps dont j’avais besoin.

Le produit de contraste a permis de mettre tous les tissus de mon sein en évidence, dont certaines zones que le personnel souhaitait examiner de plus près. Sa recommandation a été de prélever un échantillon de certaines parties de mon sein par biopsie. Le 4 septembre 2008, quatre échantillons ont été prélevés à l’aide d’une aiguille.

Lors de mon rendez-vous de suivi au Centre de santé du sein le 11 septembre 2008, j’ai reçu un diagnostic de carcinome intracanalaire in situ (CCIS) étendu de haut grade. Il est très rare que ce diagnostic soit posé chez une femme de mon âge qui présente les mêmes signes et symptômes que moi. Les mammographies et les échographies qui avaient été réalisées au départ ne montraient rien qui aurait permis aux médecins de poser ce diagnostic. C’est l’IRM qui les a orientés vers la biopsie. La prochaine étape de mon traitement a été la mastectomie complète de mon sein gauche le 23 septembre 2008. Le rapport de pathologie produit à la suite de la mastectomie a confirmé un CCIS étendu de haut grade qui avait commencé à devenir invasif puisqu’une tumeur de 0,5 cm s’était formée.

Le délai a été relativement court entre l’observation de l’inflammation de mon sein gauche, le diagnostic et l’intervention chirurgicale. Étant donné que j’avais 37 ans, je n’avais jamais passé d’examen auquel le technologue aurait pu se reporter. Je suis chanceuse qu’il ne se soit écoulé que trois semaines entre le début de l’inflammation et l’examen d’IRM. Sans l’IRM, je ne sais pas combien de temps il aurait fallu pour que je reçoive un traitement. Le volume de ma tumeur invasive aurait peut-être dépassé 0,5 cm et le cancer aurait peut-être atteint mes ganglions lymphatiques.

Au début de cette mésaventure, je ne savais pas quels examens pouvaient m’être offerts et j’ai fait confiance aux spécialistes du Centre de santé du sein. Tout au long de ma maladie et de mes traitements, j’ai consommé une quantité phénoménale d’information, j’ai posé beaucoup de questions et j’ai demandé les traitements que j’étais à l’aise de recevoir.

Il y a maintenant 13 ans et demi que j’ai reçu mon diagnostic de cancer. Aujourd’hui, mon bilan de santé annuel comprend un examen d’IRM en raison de la manifestation atypique de ma maladie et de la densité de mon sein droit. Jusqu’à présent, tout va bien!

J’espère que mon expérience incitera les femmes à se prévaloir de leurs droits en matière de santé mammaire. En l’absence de réponses nécessaires pour avancer, l’examen d’IRM, bien qu’un peu désagréable, est un outil extrêmement efficace pour détecter les anomalies qui ne sont pas mises en évidence à l’aide des autres tests de dépistage. J’encourage les femmes à ne pas hésiter à demander un examen d’IRM dans le cadre de leurs soins.

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